dimanche 28 décembre 2008

"Ask the party that controls Gaza."

Voilà la réponse du Ministre des affaires étrangères Egyptien lorsqu'on lui a demandé la partie qu'il faut blâmer pour la situation à Gaza.

Mahmoud Abbas a aussi clairement donné son opinion durant la conférence de presse commune avec le ministre egyptien des affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit:

"Hamas could have prevented the massacre in the Gaza Strip"... "We spoke to them and told them 'Please, we ask you not to end the cease-fire. Let it continue,'"
Pour l'instant :
  • 350 personnes sont mortes à Gaza et le Hamas parle d'une quinzaine de morts du côté des civils, mais la propagande est déjà en marche et les morts de civils vont augmenter.
  • Les pays arabes demandent aux Hamas de reconclure une trêve avec Israël, mais il n'est pas sûr que ces derniers acceptent. Il faudra voir l'état de la situation après l'offensive terrestre qui devrait commencer cette nuit.
  • Les Israéliens s'attendent à une attaque du côté du Hezbollah. Cette fois-ci ils risquent de riposter directement en Syrie.
  • Les Israéliens s'attendent à recevoir environ 200 roquettes par jour provenant de Gaza dans les prochains jours lorsque le Hamas sera réorganisé.
De son côté, le Hamas se sent joué par Abbas et les Égyptien, et les commentaires provenant de Ramalah qui annoncent que l'OLP serait prêt à reprendre le contrôle de la bande de Gaza ne font que les renforcer dans ce sentiment.

Les tracts, des appels téléphoniques personnalisés en arabe ont été faits aux résidents de Gaza leur demandant de s'éloigner des miliciens du Hamas et de endroits où ils stockent des armes.

jeudi 11 septembre 2008

Le paradoxe entre le texte et la photo



Incroyable la différence entre la photo ci-dessus et le texte ici

Ça sent le travail, le foin, la foi. Dans quelques années peut-être qu'ils auront fait verdir ces collines désertiques autour d'eux et qu'ils auront des routes asphaltées, des maisons avec l'eau courante... et peut-être même des voitures ou des tracteurs ;-)
Peut-être aussi qu'ils auront été expulsés et que ces collines désertiques le resteront.

vendredi 18 avril 2008

Le vrai langage de l'OLP, Abbas, et Kaddafi

Certains se demandent pourquoi les Israéliens n'arrivent pas à faire confiance aux Palestiniens ? Après tout, puisqu'ils sont les plus forts c'est à eux de faire les premières douloureuses concessions. Voici, quelques éléments (il en existe des milliers d'autres) qui peuvent expliquer le manque de confiance et l'extrême prudence des Israéliens.

D'abord un extrait du discours de l'ambassadeur de l'OLP au Liban :

“Just last week, the PLO ambassador to Lebanon Abbas Zaki restated the PLO's aim of destroying Israel in an interview with Lebanese television. In Zaki's words, ‘The PLO... has not changed its platform even one iota.’ That platform, to destroy Israel in stages, remains the objective of the PLO. He continued, 'In light of the weakness of the Arab nation and the lack of values, and in light of the American control over the world, the PLO proceeds through phases, without changing its strategy. Let me tell you, when the ideology of Israel collapses, and we take, at least, Jerusalem, the Israeli ideology will collapse in its entirety, and we will begin to progress with our own ideology, Allah willing, and drive them out of all of Palestine.’”—Caroline Glick, quoting the PLO ambassador to Lebanon, Abbas Zaki, to highlight the misguided Israeli assumption that Fatah would eventually transform the PLO and Palestinian society from a “terror-supporting society to a terror-combating society.” (Jerusalem Post, April 14)

Vous comprenez mieux la différence entre ce qui est dit dans les médias pour consommation en occident et les vrais objectifs des Palestiniens. On peut se fermer les yeux, dire qu'il ne voulait pas vraiment dire cela, mais à un moment il faut être juste lucide, écouter l'autre camp et le prendre au sérieux même si ça fait peur.

Maintenant regardons un peu ce que fait le "gentil" Abbas ce grand "modéré" :

On the eve of the anniversary of the horrific 2002 Passover massacre in Netanya's Park Hotel, Palestinian Authority president Mahmoud Abbas has delivered a stinging reminder that "moderacy" on the Palestinian side is a relative term.

The Jerusalem Post reports that the Al Quds Mark of Honor, the PLO's highest medal, will be given to two female terrorists who helped kill Israelis.

Ahlam Tamimi, a Hamas-linked terrorist in prison for assisting the suicide bomber who killed at least six people in the Sbarro restaurant in Jerusalem, and Amra Muna, who seduced Ophir Rahum over the Internet and then lured him to Ramallah to be murdered, will be awarded the medal.

Conferring the Al Quds Mark of Honor is decided at the discretion of the Palestinian Authority's president, and he alone has the final say when choosing the Palestinians to be honored with the medal.

It is highly unlikely that this appalling story will be covered by the mainstream media, which regularly describes Abbas as a "moderate". While this may be true in comparison with the absolute fanaticism of Hamas, this incident is yet another demonstration of how the media is too quick to cast Palestinian leaders in these terms.

Abbas, as recently as February, did not rule out returning to the path of armed "resistance" against Israel and took pride in the fact that he had been the first to fire on Israel and that his organization had trained Hezbollah. This, in addition to his history of Holocaust denial.


Sympa Abbas non ? Je pense que c'est vraiment quelqu'un à qui on peut faire confiance.

Et maintenant un peu de Kaddafi. Lui veut raser Israël, ou du moins supprimer toutes velléités d'indépendance du peuple Juif en Israël. Par contre, il fait un super discours qui fait frémir et rire jaune les petits dictateurs de la ligue arabe. Il s'appuie sur une logique implacable que beaucoup de supporter de la cause palestinienne devrait méditer.



dimanche 23 mars 2008

Parodie de lettre

Lettre du Premier ministre, Ehud Olmert, au Secrétaire général de
l'ONU, Ban Ki-Moon
16 mars 2008 - Par Jonat

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, nous
nous soumettons. Oui, nous

acceptons vos demandes, nous nous plions à vos exigences, ainsi qu'aux
appels de tous les chefs d'État qui depuis le début du conflit israélo-palestinien nous réclament d'être équitables, et nous enjoignent à ne pas répondre de manière disproportionnée.

C'est pourquoi nous avons décidé d'accéder à vos injonctions, de respecter l'équilibre de cette guerre, la mesure de nos frappes, de façon proportionnée et équitable, mesure pour mesure.

Dorénavant, Monsieur le Secrétaire Général et Messieurs les Ministres
des Affaires étrangères, les habitants de Sderot et Ashkelon seront
fournis en missiles « Grad » et roquettes « Qassam ».

Chaque frappe gazaouite aura une réponse identique depuis la ville où
le missile est tombé, de la même façon : sans cibler, à l'aveuglette,
en direction des centres-villes de Gaza. Oeil pour oeil et dent pour
dent.

Nous fournirons aussi bien sûr, selon vos demandes incessantes, aux
habitants de Jérusalem des kalachnikovs, histoire de faire quelques
descentes dans les universités et écoles coraniques des environs, nous
choisirons aussi les plus jeunes, ne vous inquiétez pas - nous
resterons proportionnés !

À Tel-Aviv, j'ai pensé aussi à distribuer des ceintures explosives,
qu'en pensez-vous ? Est-ce en accord avec vos instructions ? Je
veillerai à ce qu'ils soient bien étoffés en TNT et, j'allais oublier
- désolé, on les garnira de clous, pour faire le plus de morts et de
blessés possible, et respecter ainsi l'équilibre de la réplique !

Ensuite, nous choisirons des discothèques, des restaurants, des
autobus, des marchés, etc. on trouvera, pas d'inquiétude Monsieur le
Secrétaire Général, je demanderai aux habitants de n'actionner leurs
ceintures explosives qu'en présence de civils, et dans des lieux
bondés de monde, où l'on peut trouver des familles entières de
préférence, femmes et enfants, respectant ainsi la symétrie des
attaques.

Dans le Nord, les villes comme Qiryat Shemona et Haïfa, seront
pourvues de missiles « Katioucha », et nous respecterons bien
évidemment l'escalade de l'armement, nous tirerons des missiles
semblables aux leurs, et dans les grandes villes du Liban, bien
entendu !

Voilà, en somme nous ajusterons nos répliques en fonction des armes
et des lieux choisis par les Palestiniens, pour ne pas risquer d'être
démesurés conformément à votre appréciation. Et espérons qu'ainsi nous
puissions trouver grâce à vos yeux, et aux yeux du monde.

La seule inquiétude que j'ai, en vous écrivant cette lettre, c'est
que je ne puisse trouver un seul Israélien qui veuille bien obéir à
mes ordres, que la population israélienne ne veuille se faire exploser
au milieu de femmes et d'enfants, qu'ils ne veuillent se soumettre à
nos instructions de mitrailler des jeunes étudiants assis devant leur
livre à étudier sagement le sourire au lèvre, que personne ne soit
capable de tirer un missile « Grad », « Katioucha » ou « Qassam » -
appelez ça comme vous voudrez - en risquant de les faire exploser dans
des jardins d'enfants.

Mais je vais essayer, je vous le promets, je vais les inciter à
respecter la proportion des répliques, dans une guerre qu'ils n'ont
pas voulue. Que voulez-vous, les Juifs ne sont même pas capables de
donner une réponse adaptée à une telle situation, si simple à vos
yeux. Alors au risque de vous décevoir, Monsieur Ban Ki-Moon, nous
allons avoir du mal à faire cette sale guerre qui est, me semble-t-il,
la vôtre.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Secrétaire général des Nations
Unies, l'expression de mon profond respect.

jeudi 14 février 2008

Ouf, Assud est là

Je ne sais pas si vous avez suivi toutes les péripéties des programmes pour enfants de la télévision du Hamas, mais, comme vous vous le rappelez peut-être, Farfour (la souris), avait été tuée par un israélien mais heureusement Nahoul (je ne me rappelle plus quel animal c'était) l'avait remplacé pour la plus grandes joies des enfants palestiniens.

Pas de chance, il semblerait que Nahoul soit une nouvelle victime de ces assassins d'israéliens, mais tout n'est pas perdu, les petits palestiniens ont une nouvelle mascotte le lapin Assud.

Assud est un lapin très sympathique mais il veut manger les Juifs... Toujours aussi subtil l'embrigadement des enfants.

Un petit peu de télévision palestinienne maintenant


Assud le lapin islamiste

mercredi 13 février 2008

Retour des Israéliens à Gaza ?

Ci-dessous une très intéressante analyse. Malheureusement, je crois, qu'une fois de plus, Israël après une victoire sur le terrain ne pourra pas gérer le prolongement politique.

La solution n'est pas dans une reprise en main de la bande de Gaza par le Fatah. L'OLP se gardera bien de saisir cette opportunité, par peur de prendre ses responsabilités et surtout par calcul politique. En effet, il est plus intéressant pour l'OLP de mettre Israël en mauvaise posture (le vilain occupant) que de gérer un territoire et sa population.

La meilleure solution pour Israël serait de rendre Gaza à l'Égypte qui par "solidarité arabe" devra aider les populations locales et pallier à l'arrêt d'envoi de carburant, d'électricité, de nourriture, etc. provenant d'Israël. On arrêterait au passage une incongruité dans laquelle Israël se trouve en étant le seul pays au monde à fournir de l'électricité et de l'aide humanitaire à un pays qui le bombarde 365 jours par an. Imaginons le Québec continuer d'envoyer des vivres et à soigner dans des hôpitaux de Montréal des habitants d'Ottawa qui enverraient 2 500 roquettes et obus par an sur Gatineau.
AB*


Une operation majeure est inéluctable à Gaza (info # 011202/8) [Analyse]
Par Jean Tsadik © Metula News Agency

J’étais dimanche dernier à Sdérot quand le ministre israélien de la Défense, M. Ehoud Barak, y est venu faire un état des lieux. Il a répété aux officiels de la ville les grandes lignes de la stratégie de Tsahal afin de réduire les tirs de Qassam sur le Néguev occidental : des actions ponctuelles et ciblées contre les lanceurs de ces roquettes, leurs commanditaires, ainsi que contre les ateliers de fabrication et les entrepôts de stockage.

Partout où le ministre se rendait, il était accueilli par une population exaspérée, qui lui répétait que "sa" conception ne fonctionnait pas, que les tirs et les destructions ne diminuaient pas mais qu’ils augmentaient, au contraire. J’ai vu, à cette occasion, le désarroi d’Ehoud Barak, j’ai vu – fait extrêmement rare sur le visage de cet iceman -, qu’au contact des habitants sinistrés, sa conception évoluait.

Depuis, les Sdérotins et les havérim (camarades) des kibboutzim voisins ont entrepris des actions spectaculaires en vue de sensibiliser le reste de la population israélienne. Ils ont ainsi bloqué des autoroutes et la ceinture de contournement de Tel-Aviv. Leur message : "Sdérot c’est Tel-Aviv !". Et on ne peut pas leur donner tort : si une seule roquette explosait sur le Goush Dan, la métropole et sa banlieue, en provenance de Qalkilya, par exemple, l’armée investirait le même jour cette cité de Cisjordanie. Les gens de Sdérot sont venus dire à leurs compatriotes du centre du pays, qu’ils devaient être logés à la même enseigne, que ce qui n’est pas supportable à Tel-Aviv ne l’est pas non plus chez eux.

Je ne saurai dire pour combien a compté la révolte des Sdérotins, mais à la tête de l’Etat et de l’armée, la décision de réinvestir Gaza est prise. A moins d’un arrêt inattendu des tirs de roquettes sur les agglomérations du Néguev, Tsahal va se livrer à une opération militaire majeure à Gaza. L’armée est prête, ce n’est plus qu’une question de jours, de semaines, tout au plus et de conditions météorologiques. Il serait sage d’attendre un peu afin que les engins lourds ne s’engluent pas dans les sables détrempés de la bande côtière. Mais si d’aventure un Qassam ou un obus de mortier tuait des civils israéliens avant que les conditions les plus favorables ne soient réunies, l’IDF passerait à l’assaut, sans attendre le soleil.

Ehoud Olmert, en visite officielle à Berlin, s’emploie à recevoir le soutien de Madame Merkel, en Allemagne et au sein de l’Union Européenne pour la reconquête de Gaza. Il rencontre de l’entendement. Barak va se rendre en Turquie pour persuader le gouvernement ottoman, mais surtout les chefs de l’armée, que l’Etat hébreu n’a plus le choix, qu’il ne peut plus composer avec les atteintes grandissantes des Qassam contre sa population, ni avec la menace rampante que font peser les chefs du califat auto déclaré de Gaza sur le Sud de son pays.

Tout ceci posé, cela ne sera pas une guerre joyeuse. Gaza est un bourbier, même lorsqu’il n’y pleut pas. On n’y compte peut-être pas un million et demi de personnes, comme mentionné dans un récent recensement publié par l’Autorité Palestinienne, mais, même si les chiffres revisités par Sami El Soudi, faisant état de 900 000 à un million d’individus, sont exacts, les combats auront lieu dans un territoire d’une densité considérable.

Stratégiquement parlant, la réoccupation de la bande est vraiment un pis aller : parce que les quelque 11 000 miliciens islamistes ont eu tout le temps nécessaire pour se préparer à l’invasion annoncée, pour s’armer en conséquence et pour truffer le terrain de charges explosives enfouies, de pièges et d’autres surprises désagréables. Tsahal va perdre des hommes dans l’affaire, et l’on pleurera à nouveau dans les chaumières de Galilée et les gratte-ciels de Jérusalem, de Tel-Aviv et de Haïfa. Il ne faut toutefois pas exagérer l’ampleur des pertes à venir : l’armée a dressé des plans intelligents, économes en vies humaines, y compris au sujet des victimes civiles collatérales. Elle est adéquatement équipée et dispose d’avantages qualitatifs et quantitatifs conséquents. S’il est vrai que les combats dans les ruelles minuscules des camps de réfugiés seront périlleux pour les assaillants, les miliciens islamistes auront le désavantage de devoir s’engager dans un combat qui n’est pas fait pour eux. Ce sont des cellules formées pour les actes terroristes et pour les coups de poing, mais qui ne pèseront pas lourd, face à une armée aguerrie, lors d’une bataille durant laquelle ils auront un territoire à défendre.

A Tsahal, la charge de l’efficacité et de la rapidité : un conflit qui s’étirerait générerait de grosses vagues de protestations au sein du monde arabo-musulman ainsi qu’un élan de sympathie dans le monde libre. A Tsahal, aussi, d’épargner au maximum les civils, si Israël ne veut pas voir des images déchirantes pavoiser la une des media et du Net. Les media sont demandeurs de ces photos et les Palestiniens sont passés maîtres dans le domaine de la victimisation.

Dans les faits, tactiquement, le gouvernement de Jérusalem a le choix entre trois variantes d’intervention, de la plus limitée à la réoccupation totale de la bande. Israël pourrait n’occuper "qu’une" section de sécurité, de six à sept kilomètres de profondeur, à mesurer de la frontière, dans le centre et le Nord de la bande. Six à sept kilomètres, c’est la distance que parcourent le 80% des roquettes aux mains des terroristes islamistes. Les avantages : une opération limitée et rapide, et éviter les charges légales incombant à l’occupant en cas de réoccupation générale. Les points faibles : le maintien du Hamas et de son arsenal, et la poursuite des tirs, quoique réduits en nombre, sur le Néguev.

Seconde variante : la réoccupation de la Voie Philadelphie, la frontière entre Gaza et l’Egypte. Une opération d’un jour ou deux. Cela aurait le mérite d’assécher les approvisionnements en armes et en munitions de la Résistance islamique, mais les tirs de Qassam se poursuivraient plusieurs mois durant, avant que la pénurie ne donne ses fruits.

Troisième possibilité : la réoccupation globale de la bande de Gaza. Israël redeviendrait l’occupant d’un territoire qu’elle a eu tant de mal à abandonner en 2006, avec, à charge pour elle, de pourvoir à l’approvisionnement en nourriture, en énergie, les services de santé publique et la sécurité des habitants. Pour ce faire, Tsahal devrait conserver, en permanence, entre 15 et 30 000 militaires stationnés dans le territoire réoccupé, et prévoir les budgets de cette politique en conséquence.

L’avantage de la troisième hypothèse, c’est qu’elle permettrait à l’Etat hébreu de neutraliser durablement les organisations terroristes ayant juré sa perte et s’y employant. Cette variante est, par ailleurs, la seule qui assurerait aux habitants de Sdérot un niveau de sécurité satisfaisant.

Je viens de mentionner "un niveau de sécurité satisfaisant" et me garderai bien de parler du seuil "zéro Qassams". Car, quelle que soit l’option que choisira le cabinet Olmert, il est de mon devoir d’informateur de rappeler à nos lecteurs que, lorsque nous occupions Gaza, des tunnels de contrebande étaient actifs sous la Voie Philadelphie, des assassinats d’habitants des implantations d’alors et des coups de main contre les soldats étaient fréquents, de même que des Qassams s’abattaient déjà sur Sdérot.

Faute de rêver à une bande de Gaza totalement pacifiée, ce qui n’est dans les cordes de personne, l’on peut tout de même envisager une amélioration de la sécurité, relativement à la période agitée 1998-2006. Ce n’est pas que Tsahal aurait découvert des solutions miracles, même si elle dispose de quelques moyens qu’elle n’avait pas en 2006. Non, ce qui a changé, c’est que durant l’occupation précédente, l’autorité théoriquement en charge de la bande était le Fatah, avec lequel Israël est signataire de nombreux accords limitant le recours à la force. Aujourd’hui, par contraste, tout ce qui tient un fusil à Gaza est un ennemi déclaré d’Israël et personne, à part en Syrie et en Iran, ne regretterait sérieusement que l’IDF s’active à démanteler, au fond, les diverses succursales des Frères musulmans qui ont pris le pouvoir à Gaza.

Ce raisonnement nous amène tout naturellement à une autre constatation : Israël, si elle souhaite que sa future opération militaire ait un effet durable, doit soigneusement réfléchir à son prolongement politique. Car il est un axiome qui a été trop souvent laissé pour compte lors des guerres d’Israël – souvent des guerres imposées, des conflits pour sa seule survie – c’est celui qui engage un Etat belligérant à conceptualiser et à agir en faveur d’une issue politique à tout engagement militaire. Faute de réaliser cet effort, les Israéliens ont meilleur temps de préserver leurs soldats, de s’habituer à voir les Qassams tomber sur Sdérot et de se faire une raison.

Cette prolongation politique existe. Elle nous permettrait de prévoir un séjour limité dans le temps à Gaza, ce qui enchanterait l’état-major. A l’armée, alors, de faire son boulot, d’appréhender les leaders islamistes, les cadres des groupes armés, et de détruire les stocks d’armes et de munitions, ainsi que les infrastructures terroristes.

Ensuite, ensuite il faudra songer à passer le témoin à l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas. Graduellement, certes, dans la mesure de sa capacité et de sa volonté à imposer la sécurité générale sur le territoire débarrassé des fanatiques. Je pense à une transmission échelonnée et conditionnelle des pouvoirs, des devoirs et des privilèges, en s’assurant que l’AP projette clairement, à Gaza, un système en route vers la proclamation d’un Etat palestinien pacifique évoluant au côté d’Israël.

Même si Abou R’dayna – cet arafatien indécrottable - criera au massacre durant l’opération à venir, pour le Fatah, elle coïnciderait avec une aubaine inespérée de récupérer Gaza. Un acte en tous points nécessaire, si Abbas et Fayyad entendent sérieusement construire leur pays. Et ils sont totalement conscients de ce que le Hamas ne leur cédera jamais sa place de son plein gré, la Djihad ne connaissant des boîtes à vitesses que la marche avant.

Mais il s’agit également d’un acte inévitable si Olmert et Cie sont authentiques quand ils négocient avec Abbas et les Américains l’érection de l’Etat de Palestine. Dans la situation présente, il est clair qu’Israël ne sacrifiera pas ses soldats pour l’avenir de la Palestine, mais bien pour ramener la sécurité à laquelle ils ont droit à ses administrés. Il est tout aussi clair que l’Etat hébreu aura grand intérêt à demeurer à Gaza le moins longtemps possible, et que, si les dirigeants du Fatah font preuve d’un minimum d’intelligence et de clairvoyance et, accessoirement, de sincérité, ils coopéreront avec Jérusalem afin de faire le meilleur usage de ce cadeau inespéré.

L’idéal serait qu’un contingent, un peu plus que symbolique, de l’AP participe, au côté de Tsahal, à la reconquista de Gaza. En fin de compte, c’est l’AP qui en a été chassée par le sort des armes. Je ne sais si ce "coup de main" intéresse les Israéliens et si Abbas possède le courage et la capacité de le tenter, je sais uniquement que l’affichage officiel de la convergence d’intérêts officieuse ferait avancer la cause de la paix, sur la Carte Routière, plus que toutes les palabres qui ont été échangées à ce jour.

De toutes manières, même si personne, hors de la Ména, n’en parlera aujourd’hui, le retrait d’Israël de Gaza passera par un accord avec Ramallah, c’est inévitable, à moins d’envisager de gérer, sur le long terme, la vie d’un million de Palestiniens hostiles, ou de transférer Gaza à l’Egypte, qui n’en veut surtout pas.

On peut même envisager, une fois que le califat islamique aura été soigneusement déboulonné, l’envoi d’une force européenne et/ou américaine pour aider Abbas à maintenir l’ordre à Gaza. Ce, à la condition sine qua non, à négocier, que le mandat de ce contingent soit limité dans la durée, et que son renouvellement nécessite l’accord, formel et conjoint, de l’AP et d’Israël. Si ce mécanisme n’existait pas, il faudrait renoncer à cette force, face au risque de voir, post-mortem, le rêve sanglant du porte-avions de Yasser Arafat se réaliser à Gaza : imaginez que des terroristes bombardent Sdérot, et qu’Israël soit privée de l’exercice de sa légitime défense par la crainte de blesser un soldat français ou allemand stationné à Bet Khanoun. Imaginez que ce scénario cauchemardesque se répète jour après jour, et que les Palestiniens se mettent à bombarder Ashkelon et Ashdod…

Mais avant de mettre en branle la prolongation politique de l’opération de Tsahal, il faut encore qu’elle se produise. Ainsi que je l’ai écrit, elle est désormais inéluctable ; elle est ce que les Israéliens doivent à leurs compatriotes de Sdérot et des kibboutzim, même si, vue de l’angle d’un tacticien, elle n’aura rien d’une promenade de santé.

mercredi 30 janvier 2008

On pourrait en rire si ce n'était pas si triste

Une belle leçon de communications publiques de la part des Palestiniens et nouveau flop des spins doctors israéliens (voir l'analyse ci-dessous).
Aussi, cette superbe photo qui s'est retrouvée dans de nombreux quotidiens et sites web de nouvelles. Où l'on montre des députés du Hamas siéger dans le noir à lumière de bougie... alors qu'il fait grand soleil à l'extérieur
AB*

[]


LIGHTS [OFF]. CAMERA. ACTION.
Amir Mizroch
Jerusalem Post, January 24, 2008

As the clock struck 8 p.m. this past Sunday night, prime time in the Middle East and Europe for TV news broadcasts, the Al Jazeera satellite TV network opened its top-of-the-hour news bulletin with a live scene from Gaza City. The footage was powerful and unforgettable: thousands of people gathered to light candles in a Gaza City plunged into darkness. The possibility that Hamas itself had switched off the lights in the densely populated city to create the impression of an urgent humanitarian crisis was likely not considered by many watching the broadcast.

The Israeli decision over the weekend to reduce shipments of industrial diesel fuel to the Gaza power station, still fresh in the minds of worldwide viewers, was presumably seen overwhelmingly as the cause of the outage. Never mind the fact that Israel's Ruttenberg power station in Ashkelon was still streaming electricity into Gaza and that there had been no Israeli action that shut the city's lights off. Never mind the fact that the sun began setting over Gaza by 6 p.m., and that the Strip had been totally dark for over an hour before the central news shows began at 8 p.m. The lights in Gaza were shut off sometime between 7 p.m. and 8 p.m. and a candlelight protest was organized.

The Qatari satellite channel was not the only one to broadcast a live feed from Gaza that night. "Gaza in Darkness" was also the headline above the opening shot of both major Israeli TV news broadcasts at 8 p.m.­with both Channels 2 and 10 showing wide-angle shots of a dark Gaza City.

Meanwhile, in Jerusalem, the Foreign Ministry's public diplomacy team was frantically trying to get its own "money shot." In the absence of Kassam rockets landing in Sderot (Hamas had stopped firing at Sderot so the Palestinians would be in sole possession of the visual narrative), the team was hoping to send a TV crew out to the Ashkelon power plant to show that Israel had not shut down power to Gaza. "We even thought of putting a big 'Gaza' sign on one of the main switches, and show how [the switch] was still up," says one of the ministry's PR men.

What happened next is a classic example not only of Israeli bureaucratic buffoonery, but a sad indication that not much has been learned and implemented since the Second Lebanon War exposed how dire the need is for a unified communications apparatus as a tool in fighting modern wars.

Ilan Shtulman, a Foreign Ministry public diplomacy official...called up the Defense Ministry, and four hours after the first call was made to the electric company, the Foreign Ministry finally got approval to send a TV crew to the power plant to film evidence that Israel hadn't turned off the switch and that the Gaza blackout had a different source. Too late­the Gaza "money shot" was all over the place, even on YouTube.… "The Foreign Ministry explains government decisions, it doesn't make them. How can they expect us to effectively explain government policy if we're not part of the decision-making process, if we're out of the loop?" a hasbara official says.

What is lacking, other hasbara officials say, is interagency cooperation.… The Foreign Ministry was not given prior warning of the measures to be executed against Gaza on Sunday morning. The ministry's PR team first learned about Israel's reduction in the supply of industrial diesel to Hamas-controlled Gaza through the local media. The PR team then contacted Defense Ministry officials for more information, as calls from foreign correspondents were starting to stream in.

The Defense Ministry had made no decision to prepare the Foreign Ministry for the possible (read: expected) media frenzy that was sure to follow the Israeli action. The Defense Ministry, staffed by hardened ex-generals and other security men, does not put much stock in hasbara, seeing guns and mortars as much more influential than images and sound bites.

Aryeh Mekel, former Israeli Consul in New York and now the Foreign Ministry's spokesman for the foreign press, began formulating a response and speaking to the international media on Sunday evening. He started with the major wire services: AP, Reuters and AFP. The message: The diesel reduction had nothing to do with the outage in Gaza City, as Gaza gets 70 percent of its electricity from Israeli power lines and those were still sending power through; the Defense Ministry was convinced that Hamas was faking the scene of a darkened Gaza City (why was Gaza City blacked out? Because that's where the lights are concentrated­black out Gaza City and people will see it for miles.)

The Foreign Ministry team started refining its message.… Next, Mekel and his team made sure that all 97 of Israel's embassies and consulates scattered across the globe received a document containing the messages the Jerusalem team had formulated. But it was Sunday, and in most countries, offices were closed.

By the time the embassy staff walked into their offices on Monday morning, they would have a document with talking points ready for them. But in the intervening 12 hours, the images of the candlelight protest and darkened Gaza City, both in video footage and photo stills, were left unchallenged on all major TV networks, news Web sites, Internet forums and Monday's newspapers­including Israeli ones. …

What is obvious is that Hamas was thinking on its feet, being proactive, initiating campaigns tailor-made for powerful media images and taking full advantage of the opportunities that presented themselves. Hamas knew that as of Sunday morning, Israel was reducing the amount of industrial diesel being shipped to the Gaza Strip. Hamas also knew that the industrial diesel being withheld would not have an immediate effect on the flow of electricity into Gaza. It would take several days for the Gaza power station to run out of diesel and switch off power in Gaza City­but these facts were easily glossed over with images of human suffering.

The Foreign Ministry believes that Hamas choreographed both the candlelight protest and the blackout in Gaza, and is looking to prove it. …

Speaking to the Jerusalem Post Tuesday evening, Mekel's voice sounded a bit hoarse, and he had a light cough. Mekel did a lot of talking Sunday through Tuesday, conveying the messages he was largely responsible for constructing. He spoke at least once to almost every large foreign media outlet in the first 24 hours of the crisis. But, as even he admits, Israel was reacting to the message of the initial blackout images and the story of Israel's "culpability" in darkening Gaza that had ruled the airwaves since Sunday night. Trying his best to undermine the power of those images, Mekel was fighting a valiant but uphill battle. …

In the final analysis, there has been only limited progress on integrating Israeli public diplomacy interests in the big decision-making picture, despite the recent findings of several committees that this lack of coordination damages Israel's ability to attain strategic goals. The government's decision of July 2007 to establish a National Communications Authority under the auspices of the Prime Minister's Office remains just that: a decision, without any operable, tangible measures undertaken.