Droit dans le mur
À lire : Ambiguïté créatrice de François Brousseau
Une analyse de plus qui demande aux Israéliens de faire comme s’ils n’entendaient pas que le Hamas veut les rayer de la carte. On sait où cette politique a déjà mené avec Arafat : droit dans un mur.
Une paix ne peut pas se bâtir sur des demis vérités ou des menaces d’éradication. Arafat faisait son travail de communications subtilement en parlant de paix aux médias occidentaux et de guerre et de martyrs aux médias arabes.
À la différence d’Arafat, on ne peut pas accuser le Hamas d’hypocrisie ni aux journalistes de ne pas faire leur boulot de traduction ou de revue de presse de base. Le Hamas se refuse à reconnaître la légitimité et le droit d’existence de l’état d’Israël (pardon, de l’entité sioniste) sur tous les tons et dans toutes les langues. Comme Québécois, je n’accepterais pas que dans une discussion sur l’avenir du Québec on ne reconnaisse pas mon existence ou ma légitimité ou seulement de facto. Et je ne voie pas comment, en répondant par du « pragmatisme » ou de la « diplomatie » je pourrais amener une quelconque évolution de l’autre alors que je ne ferais que lui confirmer mon inexistence.
Le droit du peuple juif à l’autodétermination n’est pas l’objectif de la négociation mais son début. Si on ne reconnaît pas que les Juifs forment un peuple ni leur légitimité sur cette terre, la discussion peut s’arrêter là. Parce qu’en ne reconnaissant pas l’autre, on s’oblige à parler tout seul. C’est vrai que cela peut être « créatif » mais seulement si le but c’est de créer l’autisme.
Les dernières contorsions du Hamas à la Mecque ne servent qu’à sauver son gouvernement, en espérant que les Européens brisent son isolement en ouvrant de nouveau les robinets financiers. La France est déjà à moitié convaincue, (qui s’en étonnerait ?), et Douste Blazy ne demande qu’un autre petit pas pour redevenir le champion de la cause palestinienne. Abbas semblent avoir gagné plusieurs points en mettant le Hamas au pied du mur et en grignotant un peu de terrain dans son gouvernement. Si l’argent n’arrive pas, il aura le beau jeu de montrer l’incapacité du Hamas à gouverner ou à gagner la moindre légitimité sur la scène internationale.
Quand à la paix quelque soit le type d’accord, Israël devrait exiger que l’ensemble des pays signataires fassent approuver l’entente par leur population dans une large proportion. Ce scénario obligerait les Palestiniens, pour avoir la paix, à procéder à un virage à 180 degrés dans le ton et les contenus diffusés dans leurs quotidiens, leurs clips vidéos, leurs journaux télévisés, leurs émission pour enfants et leur manuels scolaires pour faire accepter la légitimité de l’état d’Israël. Seul ce travail considérable parviendrait peut-être à modifier les mentalités palestiniennes et à faire accepter ce qui leur semble pour l’instant inacceptable.
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